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Bourreaux de père en fils.

 

Bourreaux de père en fils.

 

Charles-Henri Sanson fut à Paris le bourreau officiel de la Révolution française de 1789 à 1794. Une charge héréditaire car chez les Sanson on coupait les têtes de père en fils. L'apparition de la guillotine en 1792 (surnommée "la bascule à Charlot", en référence à son premier utilisateur) que Charles-Henri Sanson fut le premier bourreau à utiliser, augmenta considérablement le nombre des exécutions.  Avec près de 3000 têtes à son actif, Sanson fut notamment l’exécuteur de Louis XVI (on apprend au passage que c'est le roi lui-même qui avait dessiné la lame en biseau pour lui donner plus d’efficacité !), de Marie-Antoinette, des Girondins et de Danton, Desmoulins, Robespierre, Hébert… Pour autant guillotiner n'interdit pas d'éprouver un peu de considération. A cet égard le récit de Sanson est passionnant car l’homme sût aussi faire preuve de commisération vis-à-vis de ses victimes: Louis XVI et Marie Antoinette, mais aussi : les girondins, le couple Desmoulins, le maire Bailly,  la Du Barry et bien d’autres…. Au passage il confie aussi son admiration pour certains des condamnés, et notamment pour Danton qui sut mourir comme il avait vécu, avec courage, voir même pour Charlotte Corday à laquelle il voulut dissimuler la vue de l’échafaud et qui le repoussa pour  mieux la voir. L’homme exécutait mais il n’en pensait pas moins…. Les excès de la Terreur , du tribunal révolutionnaire, l’imbécillité, la hargne, la vulgarité du public des exécutions le révulsait.  Et par son intermédiaire l’on apprend beaucoup sur la Révolution. . C’est tout un peuple, toutes conditions mêlées qui défila sur l’échafaud pour des motifs  parfois bien minces, voire ridicules. A cet égard la minutieuse énumération du bourreau qui consignait  soigneusement ses exécutions laisse souvent le lecteur pantois. Cest grâce à son petit-fils que l'on en sait un peu plus aujourd'hui sur Charles-Henri Sanson. Joueur invétéré, il se trouva dans l'obligation de déposer la guillotine familiale chez un prêteur sur gages. Révoqué par l'Etat, il se consacra alors en 1862 à la rédaction d'une biographie de la famille, intitulée "Sept générations d'exécuteurs. Les Mémoires des Sanson". Un document passionnant pour qui aime l’Histoire.

La Révolution française vue par son bourreau. Charles-Henri Sanson. Ed. Le cherche Midi. 348 pages.19 euros.

 

 

 

Mille soleils splendides

Mille soleils splendides

« Mille soleils splendides", sorti au printemps dernier aux Etats-Unis, doit son joli titre à un poète persan du XVIIe siècle. C’est le deuxième roman de l'auteur américain d'origine afghane Raled Hossseini qui s’est inspiré de ce qu’il a vu à Kaboul lorsqu’il y est retourné en 2003. Sur fond de chaos et de violence dans un Afghanistan déchiré par cinquante ans de conflits, voici l'histoire bouleversante de deux femmes dont les destins s'entremêlent en un chant d'amour poignant en hommage à une terre sacrifiée et à une ville: Kaboul.  D’où l’intérêt principal de ce récit qui  couvre quarante-cinq ans de l'histoire afghane, en les reliant à deux destinées singulières – celles de  Laila et de Mariam, deux symboles de ces milliers de femmes afghanes sacrifiées sur l’autel de la tradition, de la religion et de la politique.

Forcée d'épouser un homme de trente ans son aîné, Mariam ne parvient pas à lui donner un fils. Après dix-huit années de soumission à cet homme brutal, elle doit endurer une nouvelle épreuve : l'arrivée sous son propre toit de Laila, une petite voisine de quatorze ans.
Enceinte, Laila met au monde une fille. D'abord rongée par la jalousie, Mariam va finir par trouver une alliée en sa rivale .Et toutes deux victimes de la violence et de la misogynie de leur mari, vont s’unir pour tenter de fuir l'Afghanistan. Mais peut-on jamais s'arracher à cette terre afghane sacrifiée, et à  Kaboul, la belle, celle-même qui dissimulait autrefois derrière ses murs, mais il y a si longtemps,  " mille soleils splendides "?

Par delà le destin de ces deux femmes Khaled Hossseini évoque la maternité, le besoin que nous avons de trouver l'amour, de protéger nos enfants. Désirs universels qui sauveront ces personnages liés l’un à l’autre et nous les rendent proches. Avec cette grande fresque Khaled Hosseini nous donne un roman d’une grande puissance romanesque, souvent émouvant, parfois dur, que l’on quitte à regret. Alors, gageons que le livre, déjà best-seller aux Etats-Unis, va faire autant pleurer dans nos chaumières que Les cerfs-volants de Kaboul qui connut il y a deux ans un succès planétaire. Il le mérite !

 

 

Mille soleils splendides. Khaled Hosseini. Ed. Belfond. 404 pages. 21 euros.

 

Le banquier anarchiste

 

Connaissez vous Pessoa ?

Pessoa est l’un des plus grands auteurs de la littérature européenne. Sa biographie est fort brève : né en 1889 à Lisbonne, mort dans la même ville, qu’il n’a jamais quitté, il a mené  l'existence obscure d'un employé de bureau. Le vrai Pessoa naît le 8 mars 1914, poète de vingt-cinq ans, introverti, idéaliste, anxieux, il voit surgir en lui son double antithétique, le maître « païen » Alberto Caeiro, suivi de deux disciples : Ricardo Reis, stoïcien épicurien, et Álvaro de Campos, qui se dit « sensationniste ». Un modeste gratte-papier, Bernardo Soares, dans une prose somptueuse, tient le journal de son « intranquillité », chef d’œuvre absolu, tandis que Fernando Pessoa lui-même, utilisant le portugais ou l'anglais, explore toutes sortes d'autres voies, de l'érotisme à l'ésotérisme, du lyrique critique au nationalisme mystique. Pessoa, incompris de son vivant, entassait ses manuscrits dans une malle où l'on n'a pas cessé de puiser, depuis sa mort en 1935, les fragments d'une oeuvre informe, inachevée, mais d'une incomparable beauté.

Lire Pessoa, c’est toujours entrer dans l’intimité d’une conscience protéiforme. Avec Le Banquier anarchiste, la découverte est de taille. Cet ouvrage, paru en 1922 sous le propre nom de Pessoa, est  toujours aussi explosif, détonant et jubilatoire aujourd'hui. Sa tonalité  subversive est toute entière contenue dans son titre paradoxal qui mêle anarchisme et finances,  valeurs a priori peu conciliables. Mais Pessoa a voulu relever le défi en recourrant  à un dialogue incisif, sans fioritures ni détours, dans lequel il éreinte librement et ouvertement tour à tour bourgeois et défenseurs de la lutte des classes.  Au terme du repas, un banquier démontre à ses convives, en brillants paradoxes,  que ses convictions et ses actions en faveur de l’anarchisme sont pour le moins aussi efficaces que celles des poseurs de bombes. Si ce banquier anarchiste nous captive avec ses raisonnements par l'absurde et sa mauvaise foi allègre, demeure surtout un pamphlet incendiaire contre la "société bourgeoise", ses hypocrisies et ses mensonges. C'est aussi une dénonciation du pouvoir de l'argent, qui mine de l'intérieur le bien le plus précieux de l'homme: la liberté…

 

Le banquier anarchiste. Fernando Pessoa. Ed. Christian Bourgois. Titre 63. 105 pages. 5 euros

 

 

 

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